jeudi 6 août 2015

La 125e Saint-Vé en ombres chinoises

Cet "Arte Fact", édité pour la 125ème Saint-Verhaegen, vaut surtout pour sa couverture en ombres chinoises.

Ces amusants croquis sont en effet accompagnés de commentaires en latin de cuisine, dans la vieille tradition estudiantine. Et pour les plus cuités d'entre nous, en voici la traduction.

Studentes penetrant in Bruxellas trans Hallensem Portam ne peut se traduire que par Les étudiants pénètrent dans Bruxelles par la Porte de Halle. Notez au passage le changement de parcours.

Namurensis Portam cum flicis rappelle que la fontaine de la porte de Namur voyait chaque année la couleur de son eau changer au gré de l'imagination des étudiants (et des produits chimiques). Le bassin était donc défendu par des policiers, corporation honnie des étudiants. Ce qui vaut un dessin et un mot vengeurs : Miles bruxellensis alias flicus atrox penditus est (autrement dit : Le soldat de Bruxelles, alias le flic atroce, est pendu.)

Mais le Poil en goguette a d'autres adversaires redoutables. A chaque Saint-Vé, Studentes compugnant Vismettibus Morallianibusque, les étudiants combattent les apaches du Vismet (le marché aux Poissons) et des Marolles.

Sans parler des curés. Car, comme chacun le sait, In calotta venenum (qui parodie le très catholique In cauda venenum, "Dans la queue est le venin").

Et c'est pas fini : à la Saint-Verhaegen, les étudiants cherchaient également querelle aux Bourgeois. Ils retournaient des voitures sur le toit et les "garaient" au même endroit. Allez comprendre... Quand ce n'était pas les transports publics qui étaient la cible de leur petit jeu : Tramaportieris sagitta est detracta le rappelle. Tout au long de l'année, la flèche qui reliait le tram au réseau électrique était en effet régulièrement retirée par les Poils au cri de "Jef, de flèche is af !"

Ce qui n'empêche pas l'étudiant de solliciter lesdits Bourgeois Ad opus sitis, qui évoque A l'œuvre de la soif...

Cette intense activité se concluait invariablement par les mêmes scènes : Ad bibendum eunt studentes in Linaeam Gambam Tabernam (car, oui, Les étudiants vont boire à la Taverne de la Jambe de Bois, le fameux estaminet du Centre-Ville). Et puis : Ad thermas... Aux édicules (aujourd'hui disparues).

Ce joli document nous a été transmis par le Poil Smetje.

 
Remarquons que les chars sont alors équipés de tonneaux qu'il faut littéralement pomper.