dimanche 8 décembre 2013

Ressuscitons le "Chant de Vadrouille" !

"Le Chant de Vadrouille de Médecine" fait son apparition dans la première édition des Fleurs du Mâle, datée de 1922. Le texte égraine couplet après couplet le rêve de tout étudiant de toucher le salaire des profs et de décrocher son diplôme en jouant au couillon, un jeu de cartes des plus élémentaires... Illustration de ce songe estudiantin, des Polytechniciens tapent le carton sous le crayon de Bizuth.

A partir de l'édition de 1935, les Fleurs reprennent cette chanson sous le titre - plus universel - de "Chant de Vadrouille". Et, plus important, elles indiquent que les premier, deuxième, cinquième et sixième vers de chaque couplet doivent être bissés (les deux premiers séparément et les deux derniers ensemble).

L'air original, "Maraie", est un cramignon (une danse traditionnelle où l'on se tient par la main en serpentant). Cette mélodie de la région de Liège est inconnue de la plupart des étudiants de l'ULB et s'est donc perdue, tant dans les Cercles que dans les Guildes.

Nous proposons de relancer ce chant sympathique sur l'air d'"En descendant la rue d'Alger". Il suffit, d'une part, d'ajouter au texte original un "Eh bien" au troisième vers et, d'autre part, de chanter dans les deux derniers vers de chaque couplet sur le même rythme (là où le dernier vers est bissé dans "En descendant la rue d'Alger").


Page des Fleurs du Mâle de 1922, empruntée à Quevivelaguindaille.be


Le "Chant de Vadrouille de Médecine", dans sa version de 1935
Air : Maraie (cramignon)

Il y aurait p’t-êtr’ un moyen (bis)
De contenter les carabins (bis)
Je m’en vais vous le dire.
Mais n’allez pas en rire :
C’est d’ leur donner l’ trait’ment. )
Qu’ les profs touch’nt tous les ans.) bis

Les profs sont des hommes rangés (bis)
Qui ne savent pas rigoler, (bis)
Ils ne font pas d’ guindailles !
Ils ne font pas d’ ripailles !
On se demand’ vraiment      )
Ce qu’ils font d’ leur argent.) bis

Vaudrait mieux que l’ gouvernement (bis)
Donnerait aux pauvres étudiants (bis)
Les beaux billets d’ mill’ balles.
La chos’ s’rait peu banale :
Ils pourraient rigoler       )
Jusqu’à s’en fair’ crever.) bis

Je propose de supprimer (bis)
Les cours de l’Université (bis)
Et que dans chaque salle,
Des tables on installe
Pour jouer au couïon  )
La grande distinction. ) bis

Après sept ans de c’ régim’-là (bis)
La faculté nous proclam’ra (bis)
Ingénieurs des mines,
Docteurs en médecine
Ou bien docteurs en droit  )
Et l’on devient bourgeois.) bis

 
Proposition d'air pour le "Chant de vadrouille"
Air :"En descendant la rue d'Alger"

Il y aurait p’t-êtr’ un moyen (bis)
De contenter les carabins (bis)
Je m’en vais vous le dire. Eh bien ?
Mais n’allez pas en rire :
C’est d’ leur donner l’ trait’ment.
Qu’ les profs touch’nt tous les ans.
 
Les profs sont des hommes rangés (bis)
Qui ne savent pas rigoler, (bis)
Ils ne font pas d’ guindailles ! Eh bien ?
Ils ne font pas d’ ripailles !
On se demand’ vraiment
Ce qu’ils font d’ leur argent.

Vaudrait mieux que l’ gouvernement (bis)
Donn’rait aux pauvres étudiants (bis)
Les beaux billets d’ mill’ balles. Eh bien ?
La chos’ s’rait peu banale :
Ils pourraient rigoler
Jusqu’à s’en fair’ crever.

Je propose de supprimer (bis)
Les cours de l’Université (bis)
Et que dans chaque salle, eh bien ?
Des tables on installe
Pour jouer au couillon
La grande distinction.

Après sept ans de c’ régim’-là (bis)
La faculté nous proclam’ra (bis)
Ingén-i-eur des mines, ou bien
Docteur en médecine
Ou bien docteur en droit
Et l’on devient bourgeois.