mercredi 8 mai 2013

Sous la cagoule, un Bourreau montois

Nous avons vu dans notre article La cagoule au baptême montois en 1925 qu'à Mons, dans les années 1920, "les membres du jury ont tous la cagoule noire et la robe aux armes de l’Ecole des Mines".

La cagoule se porte toujours dans la cité du Doudou. Ne pouvant publier sur la toile toutes les arcanes du folklore estudiantin à Mons, nous distillons quelques éléments sur celui-ci et invitons les curieux à aller savourer ces traditions durant les baptêmes montois.

La cagoule aujourd'hui

Le jury d’antan a évolué et la cagoule est désormais portée par les "Bourreaux" qui apparaissent aux yeux du grand public lors du "cortège des bleus", le jour du baptême. Ces Bourreaux, présents à la FPMS, à l'ISIC, à l'ISIMs et à la Fucam, portent "la toge noire" ainsi qu’une cagoule noire percée de deux trous, pour les yeux. La toge des Bourreaux reprend les couleurs des toges de cercle, en les inversant. Par exemple, la toge de la FPMS est rouge avec des bandes noires. La toge des Bourreaux de la FPMS est donc noire avec des bandes rouges et présente un crâne sur le devant de la toge, ce qui présage de funestes moments pour les bleus…


Baptême de la FPMS, 2016.

Ils occupent une place spéciale dans le folklore montois : leur identité est secrète afin de leur assurer une aura à la fois inquiétante et mystérieuse. Les Poils les plus perspicaces tenteront de deviner les visages dissimulés derrière les cagoules. Comme nous pouvons en douter, leur rôle est de "réprimander" les bleus et de les "chahuter". Mais, parfois, ce sont les Poils et même les togés qui peuvent être victimes de la sentence des Bourreaux, qu'il s'agisse de quelques afonds ou d'un passage à la tondeuse...

Ce sont d’ailleurs les Bourreaux qui conduisent les bleus au baptême qu’ils dirigent.

L'homme qui murmurait à l'oreille des bleus

Les Bourreaux chuchotent à l’oreille du bleu. Ce détail n’est pas sans rappeler la Confrérie de la Miséricorde ou Confrérie de Saint-Jean Décollé, dite des Beubeux, érigée à Mons en 1699.

"Beuber" signifie en ancien français "marcher, accompagner en se lamentant" ce qui correspond aux processions des confrères qui accompagnaient le condamné à mort vers le lieu du supplice, en murmurant des prières. A l’heure actuelle cette confrérie existe toujours et sort, une fois par an, lors de la procession du Car d’Or, pendant la Ducasse de Mons.

Le costume de cette confrérie ressemble à celui des Bourreaux des cercles étudiants : cagoule et toge noire. Autres parallèles : les membres de la confrérie chuchotent et accompagnent le condamné, tout comme les Bourreaux murmurent et accompagnent les bleus lors du cortège vers la salle de baptême.

La Ducasse est un incontournable pour les Montois et beaucoup d’enfants sont impressionnés par le passage silencieux des Beubeux cagoulés. Auraient-ils inspiré les étudiants ? Ça reste à prouver.

Quoi qu’il en soit, la cagoule est toujours bel et bien portée à Mons et est visible lors du cortège des bleus. Nous déconseillons vivement aux audacieux de tenter de l’enlever à son propriétaire...

[S.L., Poil montois]