vendredi 3 février 2012

Monôme et punch des Sauriens à la Saint-Vé 1923

Ce compte-rendu de la Saint-Verhaegen a été publié dans le Bruxelles universitaire du 1er décembre 1923.

Nous y apprenons que le cortège de Saint-Verhaegen se déroulait encore dans les années 1920 sous la forme d'un "sinueux monôme". Ce rite se pratiqua lors de la Saint-Vé dès 1888 (et probablement avant) jusqu'à la fin des années 1930. Lors du monôme, les étudiants se promenaient en file en se tenant par les épaules. L'étudiant en tête de file imprimait des courbes au cortège en zigzagant sur la voie publique. De quoi épater le Bourgeois, surtout si le monôme comptait un nombre important d'étudiants... Celui de 1923 s'étirait du palais d'Egmont (où se trouvait la Maison des Etudiants) jusqu'au Mont-des-Arts.

Ce rite est très probablement venu de France : les étudiants de Bruxelles avaient en effet des contacts suivis avec ceux de Lille. Le terme même de monôme est un jeu de mot sur "un seul homme" et une allusion à l'expression algébrique entre les parties de laquelle il n'y a pas de signe d'addition ou de soustraction.

Au détour d'une ligne, cet article nous indique également que le cercle intime des Sauriens servait un punch bien chaud à l'ensemble des Poils. Pour les abstinents : un punch est composé de vin rouge, de rhum, de citron et de cannelle. Autant dire que servi chaud, ça dégage les neurones... Bizuth a croqué les préparations de ce nectar, dans son tableau "(Visions de Saint-Verhaegen)".

Enfin, le dessin (signé Bizuth) de fin d'article nous montre un Poil coiffé d'un béret, couvert d'étoiles. Ce couvre-chef, sans doute lui aussi emprunté au folklore des étudiants français, a été porté jusqu'à la Seconde guerre mondiale.


Ce document provient du Service Archives, Patrimoine et Collections spéciales de l'ULB.
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